Equipé en téléphonie depuis plusieurs années, au moment du renouvellement de son logiciel de régulation médicale, le SAMU64A de Bayonne témoigne.

Edouard Gault, responsable médical du SAMU64A, et Philippe Viard, en charge du déploiement informatique du logiciel, témoignent suite à la mise en production de la suite logicielle d’Exos le 8 novembre 2022. Déployée en un temps record depuis l’été 2022, ils reviennent sur les différentes étapes de la mise en service et sur les faits marquants du projet.

Exos : Pourquoi avez-vous été amené à changer votre logiciel de régulation médicale ? et pourquoi Exos ?

Docteur Edouard GAULT : « La décision a été prise dans la mesure ou on avait devant nous un défi majeur, le S@S ; pour lequel nous avions besoin d’un outil actuel et adapté à cette dynamique. L’enjeu était d’anticiper l’arrivée de nouveaux métiers dans la régulation et d’élargir le panel de solutions disponibles pour un médecin régulateur ou d’autres opérateurs. Nos critères ont été basés sur la recherche d’un environnement plus ergonomique, l’amélioration de l’expérience-utilisateur, mais aussi d’avoir une traçabilité totale et de disposer d’un outil conforme aux règles de notre pratique professionnelle.

 

Notre choix s’est porté sur Exos car après avoir exploré différentes solutions, leur suite logicielle répond à ce cahier des charges et c’est le produit avec lequel on aurait à la fois, la transition la plus douce possible tout en faisant un bond qualitatif important. ».

Notre choix s’est porté sur Exos car après avoir exploré différentes solutions, c’est le produit avec lequel on aurait à la fois, la transition la plus douce possible tout en faisant un bond qualitatif important. ».

Exos : La suite logicielle est maintenant déployée au SAMU64A, pouvez-vous nous dire 2 mots sur ce déploiement tant sur le plan technique que fonctionnel  ?

Docteur Edouard GAULT : « Le déploiement à Bayonne a été étalé dans le temps, en plusieurs étapes mais avec un rythme très soutenu puisque l’aventure a démarré début juillet et la mise en production a eu lieu début novembre !

J’ai personnellement trouvé la première phase pertinente et fondatrice avec 15 jours pendant lesquels des professionnels métiers d’Exos sont venus en immersion pour comprendre la façon dont on travaillait et nos attentes… un audit en définitive. C’est rassurant car Exos ne vient pas avec une solution toute faite et est dans l’adaptabilité. Le regard extérieur sur nos manières de travailler est une vraie plus-value du début de chantier car notre solution antérieure était installée depuis 23 ans. On finit par travailler d’une certaine manière car on s’adapte progressivement à la solution utilisée et on finit par penser que c’est la règle selon laquelle on doit travailler. Au fur et à mesure on s’aperçoit qu’on faisait bien, qu’on faisait au mieux avec la solution mais l’immersion Exos fait prendre conscience qu’il est aussi possible de faire mieux, de faire différemment… Il y a des choix stratégiques de l’éditeur qui nous amène à évoluer positivement en fonction du projet du service, des compétences, du contexte…

 Mais tout cela nécessite, qu’ensuite, le projet soit amené dans le service, auprès des utilisateurs. Vu l’enjeu je pense que ça c’est bien passé mais ça n’a pas été simple. Il y a forcément de la réticence, de l’angoisse et une peur, toutes liées au fait qu’on demande aux utilisateurs d’envisager de sortir de leur zone de confort. Il faut donc un bagage solide de connaissance de la solution et Exos nous y a grandement aidé. L’autre point d’appui a été que ce changement nous l’avons anticipé très tôt. Nous avons investi les agents dès le début dans le choix de la solution. Ça n’a pas été qu’une histoire de chefs et tout ça ruisselle dans le service : l’auto-conviction par le bouche à oreille entre les agents a fortement contribué à la réussite du projet. »

Philippe VIARD : « Si je dois noter un fait marquant dans ce projet c’est qu’on a démarré en production au jour prévu et qu’on a rien perdu !

Et si je le note comme un fait marquant c’est bien parce que ce n’est pas une habitude dans le déploiement d’une nouvelle solution aussi critique pour un service. L’un dans l’autre ça s’est fait dans un temps record et pourtant, côté Direction de l’Innovation Numérique, nous n’avons pas forcément facilité les choses à Exos du fait d’un chevauchement de projets. Pourtant nous avons pu collectivement tenir le planning.

 J’ai également été impressionné par l’implication des personnels d’Exos. Ils sont arrivés le 7 septembre pour le démarrage des formations et sont repartis le 7 novembre du matin jusque tard le soir, les week-ends, sans être entrés chez eux et avec une disponibilité totale pour l’équipe. Chapeau ! »

Si je dois noter un fait marquant dans ce projet c’est qu’on a démarré en production au jour prévu et qu’on a rien perdu ! ».

Exos : Après ces premières semaines d’utilisation, quels sont les premiers retours des utilisateurs ? Sur le plan technique, des changements par rapport à l’ancien système  ?

Docteur Edouard GAULT : « Exos est déployé depuis le 8 novembre et je suis en parti en vacances depuis le 11 novembre… et je n’ai pas reçu un seul appel !

Même si c’est illustrant en termes de réussite du projet, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de craintes et qu’il faille encore apprivoiser la suite logicielle Exos, mais ça fonctionne les indicateurs qualité sont atteints. Nous faisons du volume et on réalise que les ARM reconstruisent extrêmement rapidement leurs automatismes. ».

Philippe VIARD: « 

L’évolution la plus importante est ergonomique car avant il croulaient sur les écrans. Ils en avaient 4 voire 5… Maintenant ils en ont 2 pour Exos, le 3eme sert au reste !!!

Pour l’informatique c’est donc moins de câbles à passer !

Aujourd’hui, depuis Exos, nous sommes sur une infrastructure entièrement gérée par Exos, installée par Exos qui se pose en intégrateur par rapport aux autres prestataires (bip, radio, téléphonie…). Avant quand on avait un problème, on était « baladés » entre plusieurs interlocuteurs. Aujourd’hui, l’agent du SAMU appelle Exos qui pose le diagnostic et pilote l’intervention. La gestion s’en trouve beaucoup plus sereine. ».

Exos : Comme tout SAMU, celui de Bayonne est confronté à des problématiques particulières comme les fêtes de Bayonne ou ses missions « mer », en quoi la suite logicielle d’Exos apporte une plus-value  ?

Docteur Edouard GAULT : « Pour les fêtes, j’attends de voir, nous aurons l’occasion d’en reparler. Pour le reste, ce sont des problématiques que nous avons amenées à Exos et nous nous sommes accompagnés mutuellement en particulier sur les sujets mer et plage. On a su adapter et faire évoluer la solution pour que ça puisse être utilisé pour ce type d’appels. Au tout début quand la suite logicielle d’Exos nous a été présentée, ça peut paraître compliqué potentiellement… Mais en fait, non, parce qu’il y a de l’écoute, de la compréhension et surtout, derrière, il y a de la compétence ! Au final ces sujets ont été traités dans un délai relativement courts puisque c’était fait à la mise en production. ».

Ma conclusion c’est que compte-tenu de l’ampleur du changement que représente le remplacement d’un LRM, à l’échelle d’un SAMU, ça s’est bien passé. ».

Exos : Vous êtes équipé d’eSMUR ; sur les niveaux techniques et fonctionnels, quels sont les avantages d’une application connectée au logiciel de régulation du SAMU  ?

Docteur Edouard GAULT : « Je n’y vois que des avantages même si aujourd’hui nous avons une version allégée d’eSMUR car je n’ai pas souhaité que toutes les composantes de la suite logicielle Exos soient déployés en même temps. Vue la richesse des outils, il est absolument indispensable de mon point de vue de travailler par étapes. Le déploiement complet de la solution eSMUR aura lieu dans les prochaines semaines.

Cela dit, je ne vois que des avantages à une interface entre applicatif SMUR et logiciel de régulation médicale (LRM). C’est le point capital de la suite logicielle d’Exos car comme le dit l’adage de notre métier, « le smuriste est les yeux et les mains du régulateur, j’attends que le régulateur puisse suivre en temps réel l’intervention de son SMUR et pas seulement en audio ou vidéo mais la tenue à jour en « live » du dossier de régulation complet. Il faut absolument arrêter de fonctionner avec des « pièces de puzzle » non connectables entre elles ! Lorsque c’est le cas, il est très difficile de trouver du lien entre ces pièces. Avec eSMUR il y a une vrai continuité, du lien entre les choses, un dossier unique. ».

Philippe  VIARD : « Nous avons démarré eSMUR sur un périmètre limité car nous avons eu des difficultés à interfacer les statuts des vecteurs avec le système d’information des pompiers. Or l’emploi d’eSMUR facilitait cette interface. Pour le déploiement de l’applicatif mobile, ma plus grosse difficulté à été de trouver 3 terminaux pour équiper les vecteurs SMUR ! Quand on a ce type de problèmes au lancement d’une application, ça va !

Le but à terme est d’éviter les re-saisies et les interfaces qui « marchotent » et qui oublient des données au passage. Mais surtout, l’enjeu est de rester avec un interlocuteur unique pour le suivi de l’application et de l’infrastructure. ».

Exos : Quelque chose à ajouter ?

Docteur Edouard GAULT : « Ma conclusion c’est que compte-tenu de l’ampleur du changement que représente le remplacement d’un LRM, à l’échelle d’un SAMU, ça s’est bien passé. Au niveau de l’équipe et de son adhésion aussi, tout n’est pas rose mais que ça a été extrêmement professionnel. ».

Philippe VIARD : « Un déploiement extrêmement confortable sur le plan technique… si ça se passait tout le temps comme ça… ».